Bonsoir, bonne nuit, bonne Action de Grâce en retard,
Je sais que ça fait vraiment longtemps que j'ai rien écrit, mais durant les deux dernières semaines j'avais tellement pas de temps libre que je devais faire l'épicerie dans une pharmacie parce que l'épicerie est pas ouverte la nuit tsé. Bref, je me sens un peu mal, mais je ne m'excuserai pas. Donc, il y a deux semaines j'ai reçu la visite de mon amie Karyne, qui visitait Vancouver pour la première fois. C'était vraiment super de voir un visage familier et de pouvoir passer du temps avec quelqu'un que j'aime de tout mon coeur et qui m'aime aussi même après m'avoir connue pendant 18 ans! Entre mes cours, mon étude et mon travail, j'ai pu l'accompagner dans plusieurs activités que je ne m'étais pas encore permise de faire. Outre l'intense magasinage, on est allée deux fois en nature (oui oui) pour voir le magnifique paysage des Rocheuses. La première fois était au Lynn Canyon Valley, où on a pu traverser un petit pont suspendu gratuit et marcher quelques kilomètres dans les montagnes. La deuxième fois, on s'est payé la traite en se rendant à Sea-to-Sky à Squamish, où on a pris une gondole jusqu'au sommet des montagnes. La vue était MA-GNI-FIQUE! On a marché un peu, entre autres sur un beaucoup plus impressionnant pont suspendu, et pris beaucoup plus de photos que nécessaire. On est aussi allées ensemble au Vancouver Art Gallery, mais les expos n'avaient pas changé alors je ne vous en parlerai pas. Mais vraiment, pour moi, le coup de coeur de la venue de Karyne était la bouffe. Ça faisait tellement longtemps que je n'avais pas aussi bien mangé! Voici donc une petite liste de mes préférés (en ordre de lequel je me souviens en premier): 1. Red Robins: délicieux hamburgers, super compréhensifs par rapport au gluten; 2. Steamworks: vue sur l'eau et les montagnes, prix raisonnables, grande variété de bières; 3. Old Pasta Factory: meilleures pâtes de toute ma vie, sérieusement; 4. Lemonade Bakery: pâtisserie sans gluten, plein d'options sans lactose (!); 5. Smak: fast-food sans gluten, plein d'options sans lactose, DÉLICIEUX! Bref, on s'est vraiment gâtées et ça m'a fait énormément de bien au moral. Mon petit coeur et mon estomac sont ravis! Cette semaine était vraiment particulière. Premièrement, ça a été ma première critique à l'école, donc la première fois que je devais remettre une oeuvre et être évaluée. Honnêtement, je suis incapable de vous dire si ça s'est bien passé ou non, mais au moins la critique était vraiment constructive alors j'ai l'impression d'avoir beaucoup appris. C'est ça le but de l'école, non? Ensuite, de mercredi à samedi, c'était la Live Biennale à Vancouver: un festival de performance artistique qui a lieu tous les deux ans; et j'ai été choisi pour y participer à des ateliers de perfo deux fois par jour toute la semaine! Je vais être assez précise, un peu pour vous, surtout parce que je veux me rappeler. Mercredi, le premier atelier était donné par un duo d'artistes québécois originaires de (attention...) Rouyn-Noranda (!) qui s'appellent Geneviève et Matthieu. Ils sont aussi les gestionnaires du centre d'artistes l'Écart. Ils nous ont tous immédiatement embarqués dans leur univers dada en nous invitant à participer à leur performance qui aurait lieu le samedi soir. Costumes, opéra, alchimie et pizza étaient au rendez-vous! Puis, Fadwa et moi avons immédiatement accepté de les assister le samedi soir. Après le diner, durant lequel nous assistions à une conférence d'artistes de la biennale, le deuxième atelier était donné par l'artiste allemand Jörn J. Burmester. Issu du monde du théâtre, il nous a tous déstabilisés en nous poussant dans une série de performances improvisées. Ce qui a commencé par de petites minutes individuelles s'est terminé en longue performance de groupe complètement euphorique. Même si j'étais incomfortable, cette expérience m'a permis de pousser mes propres limites et m'a donné envie de toucher davantage à la collaboration pour de futurs projets. Par la suite, je suis allée assister à une conférence de l'artiste Gio Swaby, une ancienne étudiante d'Emily Carr University (aka mon école) qui expose à Unit/Pitt ce mois-ci. J'ai été extrêment touchée par son travail et son histoire, qui parle de la relation entre les femmes noires et leurs chevelures. Ce soir-là, j'ai décidé de ne pas me rendre aux performances de la biennale, puisque j'étais complètement drainée. Le lendemain, jeudi, le premier atelier était donné par l'artiste islandais Stein Henninsen. Sa pratique pousse les limites du corps humain en le soumettant à des épreuves d'endurance. (Je sais qu'il parle français alors si tu lis ça, no offense et I'm sorry.) J'ai été un peu déçu parce que son atelier requérait très peu de participation et ressemblait plus à une conférence. Bien que j'étais contente de voir son travail, j'aurais aimé quelque chose de plus expérienciel. Après la conférence du midi, le deuxième atelier de la journée était donné par Raeda Saadeh, une artiste palestinienne engagée. Son atelier visait principalement à nous faire prendre conscience des différentes façons d'interpréter et de représenter un message. Quelque chose de très particulier s'est produit pendant cet atelier. Nous devions tous écrire un mot ou deux sur un papier, en référence aux raisons qui nous motivent à faire de la performance. Ensuite, nous les mettions au sol et nous devions piger un papier (qui n'était pas le nôtre) pour l'interpréter à notre façon. Le papier que j'ai pigé disait "grandma" et "sea". Immédiatement, j'ai pensé à ma grand-maman Florida. Puis, en Floride on peut voir l'océan (je sais que sea veut dire mer, mais quand même!). J'ai été incapable de performer sur ce thème, mais j'ai quand même partager ma pensée avec le reste du groupe. C'était un moment très émotif. Ensuite, j'ai traversé la rue avec Fadwa et notre nouvelle amie Pella pour prendre une crème glacée sans lactose chez Umaluma, où j'ai mangé la meilleure crème glacée à la lavande! Puis, je me suis rendue au studio de la chercheuse dont je suis assistante pour notre premier meeting. Lorsque ça a finit, je suis allée rejoindre Fadwa à Unit/Pitt pour assister à une conférence sur le fascisme dans les sociétés musulmanes, donnée par Adel Iskandar. Il va sans dire que c'était très intéressant. Puis, je me suis rendue au centre d'artiste Vivo pour voir les performances de la biennale. Puisque je suis arrivée tard, je n'ai pu voir que cette de Theo Pelmus et Kristin Snowbird, un duo et couple respectivement d'origine roumaine et canadienne. Je dois dire que j'ai adoré la poésie de leur oeuvre chargée de symbolisme. Ils ont réussi à créer de fortes images anti-colonnialistes par l'imposition de symboles chrétiens sur le corps de Kristin, qui est de descendance autochtone. Le vendredi, qui était le dernier jours d'ateliers, Maiko Jinushi était la première artiste à donner un atelier. Originaire du Japon, elle a une pratique en performance et vidéo qui adresse les questions du corps et des relations amoureuses et sexuelles. Elle nous a flanqué caméras et micros dans les mains, et nous sommes partis à l'extérieur pour filmer une séries de petites performances de groupes à diverses locations dans Chinatown. Ça a été une occasion pour moi d'en apprendre plus sur la ville. Je pense que nous étions tous très contents de pouvoir sortir de la salle et se dégourdir un peu plus! Après la conférence du midi, le deuxième et dernier atelier était donné par Theo Pelmus, qui avait performé la veille, et Praba Pilar, une artiste colombienne engagée qui s'intéresse à la technologie et à l'environnement. Cet atelier a été particulièrement chargé en émotions puisqu'il avait pour but de nous faire utiliser la honte comme moteur et inspiration pour nos oeuvres. Nous avons donc été séparés en couples pour travailler une séries de gestes, puis nous nous sommes rejoints en groupe afin de créer une dernière performance qui tirait un peu du portrait vivant. Cette dernière expérience nous a vraiment permis de solidifier les liens entre nous, ça a été une belle conclusion à la série d'ateliers. Ensuite, je me suis rendue à l'université pour voir un film nommé City of Sleep, produit par un ancien élève. Je n'ai pas adoré puisque j'ai trouvé que l'auteur avait tord de mettre l'emphase sur le mélodrame plutôt que sur l'activisme alors qu'il dépendait de personnes extrêmement démunies comme sujets principaux de son film. Puis, nous nous sommes rendues à Vivo pour voir les performances de la biennale. Puisque nous sommes arrivées tôt, j'ai pu voir Jörn J. Burmester dans son tableau vivant, et le projet de Margaret Dragu nommé Verb Frau TV. Il s'agit d'une série-web dans laquelle les artistes, ou même n'importe qui, sont invités à faire une performance de 1 à 3 minutes sur une espace de bureau. Sur un coup de tête, j'ai décidé d'y participer et de faire une mini-perfo sur le bureau de cette artiste de Vancouver. Dans la salle principale, la première performance était celle de Louise Liliefeldt, une artiste de Toronto. Sa performance avait pour thème la maladie de son père, qui souffre de démence. Si je n'ai pas adoré sur le coup, c'est en y repensant plus tard et en faisant des liens avec sa vie et mes expériences personnelles que j'ai pu apprécier la qualité de son oeuvre. La deuxième performance était celle de Raeda Saadeh, qui animait un atelier la veille. Le regard critique qu'elle porte sur les traditions de son pays, notamment par rapport au corps de la femme, informe merveilleusement ses oeuvres. Je pense que je peux dire que je suis une fan. D'ailleurs, gens de Gatineau, informez-vous, je pense qu'elle vient dans votre coin dans les prochains jours/semaines. Le samedi, j'ai été extrêmement déçue de manquer la performance de Stein Henningsen au parc du Village Olympique. Allez regarder sur YouTube ou le site web de Live Biennale, ça vaut la peine. En soirée, les projets de Jörn J. Burmester et de Margaret Dragu continuaient. Les performances en salle étaient celle de Praba Pilar, qui animait l'atelier de la veille, et de Geneviève et Matthieu. Celle de Praba Pilar était complètement déjanté, entre humour et tragédie, alors qu'elle utilise la provocation et le choc pour parler d'environnement et de monopole en agriculture (pour ne pas dire simplement Monsanto). Puis, j'étais figurante dans l'oeuvre de Geneviève et Matthieu, dont l'oeuvre parlait de l'absurdité du monde artistique par une mise en scène dada complètement folle. J'y ai été disciple, poubelle, sculpture et révolutionnaire, mais surtout fière et ravie de pouvoir collaborer avec ce duo. Au plaisir de les revoir en sol québécois! La soirée s'est fini par une bière et des frites cajun avec mon amie Fadwa, avec qui j'ai eu le bonheur de partager toutes ces aventures. Puis, les nouvelles en bref: j'ai démissionné de chez COS, mon dernier shift est jeudi; j'ai un poste d'assistante de recherche subvensionné par l'université; j'ai été payée pour faire de l'art pour la première fois dans ma vie; oui, j'ai fini par faire une vraie épicerie CE MATIN; non, je n'ai pas encore trouvé d'appartement pour l'arrivée de Yannick. Je sais que c'était long, je m'excuse. À bientôt, je m'ennuie de vous, Marie-Pascale
0 Comments
Leave a Reply. |
AuteurMarie-Pascale Lafrenière, artiste féministe engagée, partie du Québec vers la Colombie-Britannique pour pousuivre ses études. Archives
October 2017
Catégories |