Lorsqu’on feuillette un ouvrage d’histoire de l’art, on s’aperçoit rapidement qu’une majorité des artistes qui s’y trouvent sont de sexe masculin. Cela s’explique facilement par le fait que, historiquement, les femmes n’avaient pas accès à ce genre de métier puisqu’elles étaient forcées par l’Église à servir leur mari et à s’occuper de leurs enfants à temps plein. Par contre, depuis la venue de la modernité, les luttes féminismes sont venues graduellement mettre fin à ce système patriarcale et les femmes ont pu prendre une vraie place dans la société, notamment dans le monde des arts. Toutefois, comme le groupe d’artistes féministe Guerrilla Girls l’a indiqué en 2005, dans les musées américains, moins de 3% des artistes dans la section de la modernité sont des femmes, alors que 83% des nus sont féminins. Il est raisonnable de penser que la situation est semblable au Canada. Cela amène évidemment une problématique importante au niveau de la représentation des femmes dans le milieu artistique. De plus, dans le contexte actuel, la plupart des musées canadiens sont gérés par le gouvernement. Le nouveau gouvernement Trudeau, formé d’un taux équitable de 50% d’hommes et de 50% de femmes, agira-t-il sur cette problématique? Ou est-ce que nos taxes et impôts serviront encore à financer des institutions sexistes? La série honte a pour but de dénoncer ce sexisme institutionnel qui règne dans notre système muséal et politique. Pour ce faire, j’ai représenté des personnalités publiques et politiques masculines dans la situation gênante dans laquelle les femmes sont confinées : nus. Le contexte de nudité est directement emprunté d’œuvres historiques. Afin d’augmenter le malaise et de faire un clin d’œil à d’autres femmes artistes telles que les Guerrillas Girls et Barbara Kruger, une citation sexiste réelle dite par l’homme représenté vient couronner l'oeuvre.